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Facebook démantèle un réseau de fausses pages pilotées par Sputnik

Le réseau social a identifié une vaste opération de promotion de contenus dans une douzaine de pays, créée par l’agence d’information russe sous de fausses identités. Elle aurait permis à Sputnik de capter près de 800 000 followers supplémentaires.

Faire la promotion de son contenu journalistique, c’est bien, mais le faire sous une fausse identité ne correspond pas aux règles de l’art du métier. Et accessoirement cela contrevient aux conditions d’utilisation de Facebook. C’est pourquoi le réseau social vient de supprimer 289 pages et 75 comptes qui étaient liés à des salariés de Sputnik et qui relayaient les articles et les vidéos de l’agence d’information russe tout en dissimulant l’origine réelle de ce canal de communication.

Les identités créées étaient très diverses. Dans certains cas, ces pages et ces comptes se focalisaient sur un sujet thématique (météo, sport, économie, voyage…). Dans d’autres cas, ils étaient centrés sur des dirigeants politiques locaux. « Certaines pages diffusaient fréquemment des sujets contre l’OTAN, sur des mouvements de protestation ou sur la corruption », précise Facebook dans une note de blog. Sputnik a également organisé plus de 190 événements sous couvert de ces pages et de ces comptes.

Un rédacteur en chef de Sputnik confirme l’opération

Cette opération de promotion couvrait une douzaine de pays en plus de la Russie : les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), des pays d’Europe centrale (Roumanie, Moldavie), ainsi que des pays du Caucase et d’Asie centrale (Arménie, Azerbaïdjan, Georgie, Tadjikistan, Ouzbékistan, Kazakhstan). Ce réseau a capté au total plus de 790 000 followers. Le groupe de réflexion américain Digital Forensic Research Lab, qui a également mené une enquête sur ce sujet, dénombre même 853 413 followers. A titre de comparaison, les comptes et pages officiels de Sputnik n’atteignent que 495 000 followers dans tous ces pays. La plupart de ces pages ont été créées dans les deux dernières années. Certaines remontent à 2015.

Pour sa part, le rédacteur en chef de Sputnik Lettonie, Valentin Rozencovs, a reconnu le pilotage des comptes et pages relatifs à la Lettonie. Selon lui, il ne s’agissait là que d’une « promotion normale de contenus sur les réseaux sociaux ». Il a estimé que cette action « ne brisait aucune règle ».

Le groupe Facebook a également fait le ménage en Ukraine où il a supprimé 107 comptes et pages Facebook et 41 comptes Instagram. Ceux-ci étaient également pilotés depuis la Russie, sous de fausses identités ukrainiennes. Ils relayaient des informations relatives, entre autres, à la météo, à l’OTAN ou aux conditions de santé dans les écoles. Cette opération, toutefois, ne serait pas liée à Sputnik, mais plutôt à la fameuse usine à trolls Internet Research Agency. « Nous avons identifié certains recoupements techniques avec les activités d’origine russe que nous avions observées avant les élections à mi-mandat aux États-Unis, et notamment des comportements qui partageaient les mêmes caractéristiques que les activités précédentes de l’Internet Research Agency (IRA) », souligne Facebook. Ce réseau de comptes et de pages a capté plus de 180 000 followers sur Facebook et plus de 55 000 sur Instagram.

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Gilbert KALLENBORN